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essai infection opportuniste

castelmab [anrs 117]

samedi 22 mars 2003

Essai de phase II, multicentrique, ouvert, non comparatif pour évaluer l’efficacité du rituximab dans le traitement de la maladie de Castleman symptomatique et chimiodépendante au cours de l’infection VIH.

à qui s’adresse cet essai ?

A 25 personnes séropositives, atteintes d’une maladie de Castleman contrôlée par un traitement de chimiothérapie, ayant un traitement antirétroviral débuté depuis au moins 3 mois, quel que soit le taux de CD4 et la charge virale.

commentaire

Qu’est-ce que la maladie de Castelman ? Elle se caractérise par des tumeurs lymphoïdes multiples (prolifération anormale de lymphocytes B). Elle est souvent compliquée d’un lymphome ou associée à une maladie de Kaposi. Le virus de l’herpès en est responsable.

Il s’agit d’une affection grave marquée par une altération de l’état général, avec des symptômes respiratoires importants, une profonde anémie. Le diagnostic se fait par l’examen histologique d’un ganglion ou d’un prélèvement pratiqué au niveau de la rate. Il n’existe pas actuellement de traitement permettant d’obtenir une rémission durable. Celui qui est pratiqué consiste en une chimiothérapie de Velbé (Vinblastine) ou de VP16 (Etoposide) en perfusions espacées de 2 à 3 semaines. Les corticoïdes sont inefficaces. Le plus souvent les symptômes de la maladie réapparaissent à l’arrêt de la chimiothérapie qui doit donc être poursuivie.

Qu’est-ce que le rituximab ? Il s’agit d’un nouveau médicament, développé par le laboratoire Roche. C’est un anticorps monoclonal de synthèse dirigé contre les lymphocytes B qu’il détruit. Il ne présente donc pas les effets indésirables de la chimiothérapie. Il est utilisé pour le traitement de certains lymphomes. Il pourrait permettre l’interruption des cures de chimiothérapie, sans réapparition des signes de la maladie. Il est administré en perfusions (en hospitalisation de jour pour la première fois) qui entraînent dans les heures qui suivent fièvre, frissons, nausées, fatigue et douleurs musculaires. Ces effets sont moins sensibles si la perfusion est ralentie et accompagnée d’un traitement préventif des allergies. On surveille également le pouls et la tension artérielle.

Cet essai est intéressant pour toute personne atteinte de la maladie de castelman si difficile à traiter.

quels sont les critères pour y entrer ?

L’essai concerne des personnes séropositives, traitées depuis au moins 3 mois par une association antirétrovirale comportant 2 analogues nucléosidiques et une antiprotéase ou un non nucléosidique, quel que soit le stade de l’infection VIH, quelque soient le nombre de CD4 et le niveau de la charge virale.

Une maladie de Castleman a été constatée soit par une biopsie ganglionnaire soit sur un prélèvement splénique. Une chimiothérapie a débuté depuis au moins 3 mois, mais au cours de celle-ci on a constaté une nouvelle poussée évolutive de la maladie.Il y a nécessité d’une contraception efficace pour les femmes, et de préservatifs pour les rapports sexuels.

quels sont les traitements proposés ?

Le traitement consiste en une perfusion de rituximab, à la dose de 375 mg/ m3 sur une durée d’au moins 4 heures, une fois par semaine, pendant 4 semaines consécutives. La dose maximale pour un patient ne pourra pas dépasser 700 mg. Il existe tout de même une incertitude quant à la dose optimale, ce qui explique que cette étude de phase II ne soit réalisée que sur un nombre restreint de personnes. En cas de bons résultats, une étude avec des doses inférieures pourrait être envisagée. En cas d’évènements indésirables importants, les injections peuvent être suspendues, ou
poursuivies avec des dose inférieures.

quels sont les critères d’évaluation ?

Le critère principal de jugement est l’efficacité du traitement, évaluée sur le pourcentage de rémission complète à 60 jours. La rémission complète est définie par l’absence de signes cliniques et une diminution importante d’un marqueur du syndrome inflammatoire (PCR, Proteine C Reactive).

Les critères secondaires sont la durée de la rémission complète, la possibilité de survie, les évènements indésirables cliniques et biologiques, la survenue ou non de lymphome, l’évolution de la charge virale HHV8 et des lymphocytes B pendant un an.

comment se déroule l’essai ?

Les inclusions durent 1 an et commencent en février - mars 2003. L’essai se terminera début 2005. Le suivi pour chaque patient est de 1 an.

qui contacter ?

 Coordinateur clinique de l’essai : Prof. Eric Oksenhendler, Hôpital Saint-Louis 75010 Paris, téléphone : 01 42 49 96 90
 La ligne d’information d’Act Up-Paris sur les essais cliniques : le mercredi, le jeudi et le vendredi de 14h00 à 18h00, 01 49 29 44 82

grille de lecture

conditions d’entrées
naïfs non
pré-traités oui
charge virale indifférent
nombre de CD4 indifférent
infections opportunistes Castelman
bénéfices directs oui