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Le comité d’éthique et le consentement éclairé

mercredi 11 novembre 1998

Dans les actualités du numéro 22, nous évoquions le rapport que le Comité d’Ethique devait rendre au Ministère de la Santé. En une trentaine de pages très riches, il y est rappelé que la France est en pleine évolution dans la conception du rapport médecin/patient, indiquant que, d’une vision paternaliste du médecin, nous avançons vers une « ambiance plus contractuelle » dans les relations. Mais le Comité observe bien que les freins sont forts en France, plus que dans d’autres pays, et ce, notamment du fait du corps médical et des établissements de santé. Insistant sur la nécessité de considérer le paternalisme comme une attitude passéiste, le Comité indique que des progrès en la matière ne pourront se faire que si tous les acteurs de la santé, hôpitaux, caisses, médecins et associations ne travaillent en commun.

Il reconnait ainsi que le consensus théorique sur l’absolue nécessité du consentement préalable éclairé n’est pas automatiquement suivi dans les faits. Sur ce point, nous ne pouvons que nous réjouir de ce rappel que nous ne cessons nous mêmes d’évoquer.

La proposition que fait ensuite le Comité, en l’occurrence la désignation par le patient d’un « représentant » chargé d’être l’interlocuteur des médecins aux moments où ce patient ne serait pas en état de s’exprimer est une avancée supplémentaire, mais il est nécessaire d’affirmer que cette proposition risque bien de demeurer à l’état de voeux pieux si les établissements de santé particulièrement, continuent à considérer les patients comme des personnes ayant abdiqué leur capacité de compréhension et de décsion et persistent dans leur entreprise de non information, voire de désinformation.

Loin de nous le désir de rendre le patient méfiant à l’égard de médecin et de l’hôpital. personne ne se plaindra d’une relation de confiance du malade envers son médecin. Nous tenons simplement à rappeler que l’idée d’une relation patient-médecin plus égalitaire passe d’abord par une prise en considération différente du malade dans les établissements de santé, en l’occurrence comme un être responsable et non un produit.